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Photo du rédacteurLes Psychopathes du Polar

Quelques confidences de Mattias KÖPING


Bonjour Mattias, un grand merci à toi d'avoir accepté de répondre à mes questions.


Quelles étaient tes lectures enfant ?


Aussi loin que je remonte, je revois ma mère me raconter des histoires, des contes, des récits de mythologie adaptés aux enfants. J’ai toujours eu des livres autour de moi. Puis se sont ajoutées les BD (les grands classiques, mais aussi les personnage de Disney, les Marvel et autres). La littérature proprement dite est plus venue de l’école, avant de devenir une passion.


À partir de quel moment as-tu eu envie d’écrire ?


Sans parler spécialement d’envie, je n’avais aucune difficulté à écrire des rédactions à l’école et au collège. J’aimais bien ça et c’était assez facile. L’exercice me plaisait.

Je n’ai pas souvenir d’un élément déclencheur en particulier. Vers 20 ans, je me suis mis à écrire tout un tas de petites choses (poèmes, nouvelles), puis, plus tard, des romans. Ce n’était vraiment pas bon. J’ai tout détruit.


Combien de temps consacres-tu à l’écriture ?


C’est très variable. Je suis resté treize ans sans écrire. Entre deux bouquins, je n’écris pas et ça ne me manque pas. Par contre, une fois que je bosse, je peux encaisser une grosse charge de travail. Mais si je n’en ressens pas le besoin, je n’écris pas.


Où écris-tu et quel est le moment le plus propice pour toi ?


J'écris partout où je me peux m'installer avec mon portable, mais jamais dans des lieux publics. J’écris à n’importe quel moment. Le plus souvent, c'est à la maison. J'ai un rituel auquel je ne déroge jamais : je reprends toujours un peu le passage que j'ai écrit précédemment, avant d'entamer une nouvelle séance d'écriture. J'apporte parfois une toute petite retouche. D'autres fois, les modifications sont plus importantes et du coup, ce sont ces modifications qui font ma séance d'écriture.


As-tu un plan lorsque tu écris ?


Jamais. Je ne sais jamais où je vais. Je laisse les personnages vivre leur vie. Ce n’est pas une façon très économique d’écrire, car il y a beaucoup de pages (des dizaines et des dizaines) qui ne sont finalement pas retenues. Et cela nécessite un gros boulot de mise en cohérence des éléments une fois qu’un premier jet est terminé.


Quand j’ai reçu LES DÉMONIAQUES, j’ai lu la quatrième et ma première réflexion a été :

oulala, c’est du lourd ! et en effet c’est du lourd de chez lourd. Quelles ont été tes sources d’inspiration ?



Certains films, pour l'ambiance, étaient là, en toile de fond, Délivrance par exemple, de J.Boorman. Ce film fait partie du nombre (l'horrible scène du « cochon »). Il y en a d'autres, aussi bien américains que français. Pour les films américains : Monster, Bad Lieutenant, les films de Tarantino. Pour les films français, je citerai en particulier Rue barbare, Canicule, Polisse, L 627, Coup de torchon. Plus bien d'autres encore...

J'ai regardé des documentaires sur les réseaux de prostitution, sur les trafics en tout genre et sur les gangs. J'ai aussi suivi de très près le débat sur la prostitution en France. Une mention spéciale pour le documentaire « Putains de guerre », sorti en 2012 et régulièrement diffusé sur France 5, qui dénonce les collusions entre armées, états, grandes institutions et réseaux de prostitution sur les différents théâtres de guerre depuis la Seconde Guerre mondiale.

Enfin, quelques faits divers relatifs à la prostitution m’ont montré à quel point on parle de choses très sordides et pas du tout glamour. Le réel est sale. C’est de cela dont parle le roman.

C'est plus pour l'ambiance que ces sources m'ont apporté quelque chose que pour les personnages. Pour ce qui est des personnages, j'essaie de les faire sortir de mon imagination : tous les personnages des Démoniaques sont fictifs, mais ils sont plausibles.


Et puis j’ai reçu LE MANUFACTURIER, rebelote encore du lourd avec encore plus

d’horreurs. J’ai envie de te demander quelle est la part de fiction et la part de réalité dans cette histoire ?



Toute la toile de fond est inspirée, parfois de très près, d’évènements réels : les grandes étapes du conflit de 91-95 et de la Seconde Guerre mondiale, les témoignages d’exactions ( viols collectifs de Foca, camp d’Omarska, Srebrenica, les milices, les Oustachis lors de la Seconde Guerre mondiale, le camp de Jasenovac, la division SS Handschar, etc.). Même chose pour le Darknet, au sujet duquel je me suis documenté (la part criminelle du Darknet est en réalité très faible, mais elle existe bel et bien), ainsi que le trafic de drogue dans les cités. Les personnages principaux sont par contre fictifs pour la plupart, mais, comme pour ceux des Démoniaques, j’ai fait en sorte qu’ils soient plausibles.


J’imagine qu’on ne sort pas indemne à l’issue de l’écriture de ces deux livres, quels

étaient tes sentiments au moment où tu as écrit FIN ?


Cela m’a mis K.O. Il faut bien comprendre que toutes les claques que vous avez prises en me lisant, je me les suis mises en écrivant. Je suis descendu très loin en dessous de ma ligne de confort, pour mes deux bouquins. C’est nerveusement éprouvant, et physiquement aussi parfois.


La musique t’accompagne t-elle lorsque tu écris ? si oui quel genre ?


J’écris rarement avec un fond sonore. Je préfère le silence.


Quel est ton livre de chevet aujourd’hui ?


Je suis actuellement en train de finir Au revoir là-haut, très bon bouquin de Pierre Lemaître, et je relis Candide, car j’aime beaucoup Voltaire.


Quel est le livre que tu aurais aimé écrire ? pourquoi ?


Un livre d’un romancier américain parmi une liste assez longue, polar ou non, car les auteurs américains sont d’excellents conteurs d’histoires ( Harrison, Banks, Ellroy, Cormac Mac Carthy, Faulkner, Dos Passos, Hemingway, Capote, Thompson, Crumley, Bukowski, Fante... et une mention spéciale pour Chuck Palahniuk).


Bon une dernière pour la route. Un troisième ? tu veux bien nous lâcher quelques infos histoire de nous faire saliver…


J’aimerais écrire autour du Mexique, mais j’ai besoin d’une étincelle pour enflammer mon imagination.


Encore merci Mattias d’avoir pris de ton temps pour me répondre. Je crois qu’on a

rendez-vous dans pas longtemps, heuuuu le 11 mai il me semble, t’as pas oublié ?


Je viendrai avec plaisir. Merci pour l’invitation 😊 !

MN©

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