Je vous remercie de partager ce petit moment avec moi, mon souhait à travers cet échange est de faire découvrir la personne mais aussi l’auteur que vous êtes et pourquoi pas le lecteur !
J’avoue être intimidée, peut-être parce que je ne vous connais pas très bien, même si j’ai beaucoup entendu parler de « Monette » !
Cet échange va être encore plus riche, je le sens ! C’est parti ! Un petit thé, un café, une bière ?!
Simone, pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous vous présenter ?
J’ai été enseignante, j’ai aimé mon métier, maintenant j’écris des romans.
Comment vous décririez-vous de caractère ?
Un peu trop passionnée… donc parfois excessive, débordante…(mais je me soigne !)
Quelle a été la place de la lecture dans votre enfance ? Que lisiez-vous ? Une place primordiale.
Mes premiers souvenirs de lecture : la comtesse de Ségur, lue par ma grand-mère. Puis quand j’ai su lire, j’ai dévoré, tout ce qui me tombait sous la main.
Quelles études avez-vous suivies ?
Lettres
Quelles sont les causes pour lesquelles vous vous battez ?
Qu’est-ce qui vous anime ?
La peine de mort dans le monde, la faim dans le monde, l’injustice sociale, la préservation de la planète.
Maintenant que nous vous connaissons davantage, parlons de l’auteur qui est en vous !
Comment en êtes-vous venue à l’écriture ? Est-ce un besoin ?
Je n’ai pas l’impression d’être venue à l’écriture, elle m’a toujours accompagnée dans la vie. Mais je suis venue à l’écriture du roman un beau jour, comme on franchit un pas, parce que je m’en suis senti la force.
Vous avez écrit plusieurs romans, comment arrivez-vous à vous renouveler à chaque roman ?
Cela se fait assez naturellement. L’envie de parler d’un sujet, de donner vie à de nouveaux personnages. Lorsque j’ai coupé le cordon avec les personnages du livre que je viens de terminer, je ressens le désir de me projeter dans une nouvelle histoire. Et parfois, une petite idée en germe depuis des mois se met à éclore toute seule. Mais il y a toujours un fil qui relie les romans les uns aux autres, parfois ce lien est évident comme entre Le journal de Julia et l’Affaire Jane de Boy, qui traitent tous les deux du sujet de l’antifranquisme. D’autres fois, les liens qui existent entre mes romans sont plus mystérieux, ils relèvent de l’inconscient, et je n’en prends conscience que lorsque le roman est terminé : par exemple le lien entre l’affaire Jane de boy et Sous les pavés la jungle il y a l’exil…
Comment procédez-vous lorsque vous êtes en période d’écriture ? Avez-vous des rituels ?
Non, pas de rituels, mais j’aime écrire le matin et l’après-midi. Et j’évite d’écrire le soir pour ne pas passer une nuit blanche. Le soir est réservé à la lecture.
Faites-vous relire vos écrits au fur et à mesure de votre avancée ?
Oui, mais c’est un peu compliqué, parce que je reviens beaucoup en arrière.
Parlez-nous de vos romans ? Un vous tient-il plus à cœur que les autres ?
Je pense que du point de vue de l’écriture, le plus abouti est le dernier : Sous les pavés la jungle. Donc c’est celui qui me fait le plus ressentir la satisfaction d’avoir bien travaillé, vous voyez, c’est une réaction d’enseignante. Mais le sujet est peut-être pour certains moins romanesque que dans l’Affaire Jane de boy ou Le journal de Julia…
Comment vous documentez-vous pour écrire vos livres ? Interview ? Enquête de terrain ? Recherches en bibliothèques, internet ?
Un peu tout et cela dépend du thème : Par exemple, pour l’affaire Jane de boy, j’ai beaucoup enquêté auprès d’enfants de républicains Espagnols et dans le quartier des Capucins à Bordeaux, j’ai gravi le col de Pao dans les Pyrénées pour décrire le passage des clandestins d’Espagne en France et j’ai lu beaucoup de témoignages et écouté des documents audio du centre de documentation régionale. Pour le roman que je suis en train d’écrire, je lis des ouvrages de psychologie et des témoignages.
Vous avez reçu plusieurs prix, comment vivez-vous ces moments ? Je présume que c’est une reconnaissance de ce temps passé seule devant votre clavier ?
Oui, le prix bien sûr est une reconnaissance et un encouragement. Tous les auteurs le savent, ce n’est pas le besoin d’être flatté ou honoré qui est satisfait, mais celui d’avoir réussi à toucher le lecteur, à communiquer avec lui. Le sentiment qu’on n’a pas parlé dans le désert.
Quelle lectrice êtes-vous ? Réussissez-vous à lire lorsque vous écrivez ? Lisez-vous d’autres genres ?
Je lis tout le temps, un livre succède à un autre, sans interruption. Je lis de plus en plus de polars, mais pas que. J’aime aussi relire des classiques.
Que faites-vous le 11 mai ?! Cette date vous tient à cœur, vous êtes une fidèle du salon Polar entre deux mers ?
Le 11 mai, j’ai marqué cette date dans mon calendrier avec ferveur. Parce que je sais que cette journée sera formidable. Chaleureuse, pleine d’amitié, de retrouvailles, et riche en découvertes.
Un petit mot pour Pépita, Marie-No, Karine ?
Trois c’est possible ? Je vous aime ! Un dernier mot ? Je crois que la lecture permet de s’élever au-dessus de l’individualisme, de résister à la manipulation et aux idées toutes faites, que c’est un vecteur d’échange, de fraternité, d’égalité, au sein d’une société égocentrique et malade. Et que l’amour des livres est un lien solide qui réunit les gens.
Le jour du salon, vous pourrez rencontrer Simone et lui faire dédicacer les livres repérés, pour vous aider à compléter votre wish list, voici quelques titres :
Truc vert – Eds Cairn – Mars 2019
Quatrième de couverture : Avec le Truc Vert, Simone Gélin signe un polar régional résolument féministe dans lequel elle exprime son attachement profond au bassin d’Arcachon.
Valentine vit avec un terrible secret, au moment où sa vie semble recouvrer une certaine sérénité, des disparitions surviennent dans un train de nuit. Qu’est-il arrivé à Rémi, son ex-petit ami, dans ce Bordeaux-Montpellier ?
Quatrième de couverture :
En 1960, dans le village de Jane de Boy, une petite fille de 3 ans disparaît sur la plage. Enlèvement ? Crime politique, passionnel, crapuleux ? Qu’est venu faire en France ce jeune couple d’Espagnols, Felix et Justina ? Que sait Sarah, la voisine, prostituée du samedi soir ? Le commissaire Lasserre s’interroge, aidé par son vieux camarade Hippolyte. L’enquête se déroule à Bordeaux, dans l’ambiance du mythique hôtel de police de Castéja, au coeur du quartier Saint-Michel, dans les ruelles de » la petite Espagne », au marché des ‘Capus »… et se corse aux bassins à flot.
Quatrième de couverture :
Des existences qui s’entrecroisent, cousues avec le même fil : parler »l’humain » et poser les questions qui nous taraudent, tissant la trame d’une enquête policière. Une morte, noyée dans la Garonne: poursuivi par le souvenir d’Anna, Simon mènera une enquête…
Quatrième de couverture : Dans la cour de promenade de la maison d’arrêt de Fresnes, deux vauriens nouent une amitié indéfectible. Plus tard, Mounia, une jeune clandestine, viendra troubler le jeu. Une fois libéré, Milo s’efforce de suivre le droit chemin, guidé par le fil rouge du passé. Bordeaux, l’estuaire, les vignobles du Médoc, le bassin d’Arcachon, une villa engoncée dans l’hiver, au Cap ferret, en cherchant à faire la lumière sur l’histoire de ses grands-parents, deux soixante-huitards qui ont connu une passion explosive sur les barricades, Milo découvre une région et retrouve ses racines. Il croit pouvoir tourner le dos à la délinquance, alors que Kevin, de son côté, n’a de cesse de vouloir grimper dans la hiérarchie de la voyoucratie, s’adonnant aux trafics sordides et commerces d’êtres humains. Leurs routes semblent définitivement se séparer, mais on ne sort pas indemne de la prison, le sort, peut-être, en décidera autrement.
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