top of page
Photo du rédacteurLes Psychopathes du Polar

Salvatore MINNI...


Bonjour Salvatore et merci à toi d’avoir accepté de répondre à mes questions.


- Tu veux bien te présenter aux lecteurs qui ne te connaissent pas encore ou qui te connaissent et qui ont envie d’en savoir un peu plus, qui es-tu Salvatore MINNI…..?


Bonjour, Marie-Noëlle.

Il y a encore des lecteurs qui ne me connaissent pas?! (rires)

Je suis né à Bruxelles de parents italiens. Mes grands-parents sont arrivés ici à la fin des années 60, mes parents avaient une dizaine d’années à ce moment-là.

J’ai grandi dans un environnement un peu schizophrène (tiens tiens…), comme de nombreux enfants dont les parents ne sont plus tout à fait étrangers, mais pas tout à fait autochtones non plus. Entre le français et l’italien, c’était joyeux à la maison! Je souris encore quand j’y pense. Mes parents commençaient une phrase en italien et la terminaient en français sans même s’en rendre compte. Ou bien, ils discutaient en français et soudain, juste un mot en italien « parce que l’équivalent français n’a pas le même poids. »

Doux mélange de deux langues merveilleuses!

J’ai un master en traduction, j’ai toujours été fasciné par les langues, leurs structures, leurs nuances, etc., choix d’études logique, en fait. Je suis friand de cuisine asiatique, je collectionne les figurines des Chevaliers du zodiaque (hé oui!), j’aime me rendre régulièrement au théâtre et mon activité personnelle préférée est de passer du temps avec les personnes que j’aime. Je tente aujourd’hui de trouver un équilibre entre mon emploi, mon écriture et la promotion de mes romans.

Qui a décidé qu’une journée ne durerait que 24 heures?!?


- Quelle place occupait la lecture dans ta famille ?


Alors, mon grand-père paternel était une véritable encyclopédie sur pattes. Il était non seulement intéressé par tout ce qui l’entourait, mais il avait surtout une excellente mémoire, ce qui n’est pas mon cas… Vous êtes qui déjà? (rires)

Plus sérieusement, il avalait des encyclopédies, des livres d’Histoire, même le dictionnaire! Il avait une tel soif d’apprendre incroyable. Ce qui m’a toujours ébahi, c’est qu’il lisait en français! Des livres dont le vocabulaire était d’un niveau très élevé pour un immigré!

À ses heures perdues, il… écrivait. Pas de romans, mais des poèmes. Les chiens ne font pas des chats, dit-on.

Chez moi, les livres n’avaient pas une place spécialement importante. Mon père ne s’y est jamais intéressé (complètement incompréhensible pour moi, évidemment!) et ma mère lisait un roman par-ci, par-là quand elle le pouvait. Ils travaillaient tous les deux beaucoup et n’avaient pas toujours le temps pour les loisirs…


- Que lisais-tu enfant ?


J’aimais beaucoup les B.D. de Boule et Bill…

Pour le reste, j’ai fait un rejet de la lecture lorsqu’on a commencé à me l’imposer à l’école. Esprit de contradiction, moi? Non! Je ne les lisais pas… simplement parce que j’ai horreur que l’on impose quoi que ce soit. Ridicule et dommage, mais bon. Je me suis bien rattrapé depuis.


- peux-tu me dire quelle était la place de la littérature lorsque tu étais enfant ? un souvenir ?


J’ai commencé à apprécier la lecture vers la fin de l’adolescence, lorsqu’une prof de français a su dénicher LE livre (hors programme scolaire, nuance importante) qui me plairait!

« Un animal doué de raison » de R. Merle. Une révélation, ce roman, à l’époque! Je l’ai dévoré! Et depuis, merci Mme France, je lis, lis, lis.


Parlons maintenant de l’auteur :

- Comment as-tu commencé à écrire ? Depuis quand ? Et quel a été l’élément déclencheur ?


J’ai commencé à écrire vers 18 ou 19 ans, en première année à la Fac. Je notais sur un coin de feuille de petits textes lyriques. Tous les cours ne me passionnaient pas… Comme je l’ai dit précédemment, j’ai toujours été fasciné par les langues, la manière dont elles expriment un sentiment, une sensation, une intention. Je reformulais certaines phrases que j’entendais, je construisais un texte en fonction de mon sentiment du jour, etc.

Depuis tout petit, la partie du cours de français qui me plaisait le plus était la rédaction. J’aimais écrire de petites histoires ou achever un début de récit proposé par l’institutrice.

Un jour, lorsque j’étais en première année de Fac donc, ma professeure de littérature Françoise Lalande (écrivaine également) nous a demandé un travail d’écriture. « Un traducteur doit affiner sa plume », disait-elle. Ce jour précis a tout fait basculer. Ce jour où Mme Lalande m’a retenu à la fin du cours pour me dire ceci: « J’ai beaucoup aimé ce que vous avez écrit. Vous avez un style! Je suis certaine que, si vous le travaillez, vous serez publié un jour! »

Je n’oublierai jamais cette phrase!


- Y a-t-il des ou un moment précis où tu écris ?


J’écris dès que possible! Je travaille, donc, il n’est pas toujours évident d’écrire quand je le souhaite ou quand « ça » vient. C’est la raison pour laquelle je travaille 3,5 jours par semaine. Cela me permet de libérer du temps pour écrire un nouveau roman ou corriger un roman à paraître, l’esprit tranquille. Sinon, il m’arrive d’écrire le soir, après le boulot. Je prends des notes dans mon iphone quand je suis dans le métro. Mon cerveau est sans cesse en ébullition…


- La musique a-t-elle un rôle lorsque tu écris ? Quel genre ?


Au risque de décevoir certain(e)s lecteur(trice)s, je ne suis pas du genre à choisir un album ou une playlist quand j’écris. Je sais que de plus en plus d’auteurs font la liste des morceaux écoutés lors de l’élaboration de leurs romans…

Disons qu’il y a toujours un fond de musique chez moi. J’ai horreur du silence. Mais lorsque j’écris, je mets ma bibliothèque Apple Music sur aléatoire, en général.

Ceci dit, maintenant que j’y pense, j’ai souvent écouté « Homogenic » de Björk lors de la réécriture de mon roman à paraître à la rentrée. L’atmosphère du roman s’y prêtait tellement. Vous verrez…


- Pourquoi la littérature policière ? Enfin noire je veux dire.


Pourquoi la littérature noire? Mm. Parce qu’à chaque fois que je tente d’écrire une histoire plus « lumineuse », cela se transforme malgré moi en thriller (rires) Regardez, par exemple, « Claustrations » vient tout juste de re-paraître aux Éditions IFS, collection Phénix Noir. J’ai souhaité agrémenter cette édition d’une nouvelle inédite « Novae ». Je suis sorti de ma zone de confort, je dirais, mais, l’atmosphère y est oppressante tout de même. Je ne pourrai jamais faire de feel good, c’est certain. Après, il ne faut jamais dire « jamais », mais je pense ne pas en avoir fini avec mon côté obscur, donc…


- CLAUSTRATIONS est ton premier ouvrage et une histoire de dingue, je dois dire qu’il m’a scotchée (en bien je veux dire) tu veux bien nous en parler.



Claustrations est mon premier roman publié. Je l’ai écrit à une période de ma vie où je me sentais oppressé par les mauvaises surprises que l’univers m’avait réservées. Le thème de l’enfermement s’est donc très vite imposé. J’ai voulu le traiter de diverses manières. Chaque personnage subit donc sa claustration de manière différente. L’objectif que je me suis fixé, c’est d’enfermer le lecteur avec mes personnages, qu’il ressente cette angoisse qui peut résulter de la situation dans laquelle Charles et Rose, Clara, Françoise et M. Concerto se retrouvent parfois de plein gré!


- Les personnages sont extraordinaires ou pas c’est comme on veut, mais moi je me suis régalée. Comment les as-tu imaginés et construit le scénario ? avec un plan ou pas ?


Il s’agit d’une question à laquelle j’ai toujours du mal à répondre sans passer pour un… dingo (rires). En fait, ce qui s’est passé, c’est que j’avais un thème. Il fallait que je le traite, que je l’exorcise… À partir de là, Charles et Rose me sont apparus. Et puis, Clara et les autres.

Dans le cas de Charles et Rose, ils ont décidé de se cloîtrer dans leur cave, mais pourquoi? Ce sont eux qui m’ont guidé. Ce sont mes personnages qui racontent leurs histoires et je suis celui qu’ils ont choisi pour qu’ils puissent s’exprimer. Je n’ai aucun plan. J’avance en même temps que mes personnages se dévoilent. Je fais tout pour ne pas connaître la fin, je veux être surpris! Ensuite, évidemment, je relis, je retravaille, je décide une fin plus percutante, etc.


Bon Salvatore, on arrive au terme de cet interview donc ma dernière question :

- Un coup de cœur, un coup de gueule ? peu importe le sujet, je t’écoute.


Coup de coeur pour ces étudiants belges qui manifestent dans les rues de Bruxelles pour le Climat. Ils sont parvenus à réunir 70 000 personnes la dernière fois! Des jeunes viennent désormais de partout en Europe pour que nos dirigeants prennent enfin des mesures réelles et efficaces contre les changements climatiques qui sont bel et bien là!

Coup de gueule général contre ceux qui voudraient faire en taire d’autres, ceux qui tentent de réduire nos libertés de penser, de dire, de faire ce que l’on veut dans le respect de chacun, évidemment. Je n’aime pas le politiquement correct non plus. On ne peut plus dire « ceci ou cela », on nous impose d’utiliser tel ou tel autre mot même s’il ne désigne pas exactement ce que l’on veut dire. Tout le monde semble être devenu hypersensible…


Encore une fois merci d’avoir répondu à mes questions, mais dis moi, tu fais quoi le 11 mai 2019 ? Bon là, c’était la dernière enfin je crois….


Merci à toi de me les avoir posées! Le 11 mai ? Mm. Tu as un truc à me proposer? Ha ha ha!

J’y serai sans faute et avec grand plaisir!!!


On se réjouis de t’avoir parmi nous. A très vite

MN©

42 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

ความคิดเห็น


bottom of page